L’exposition intitulée « Mimesis » présente deux artistes, un peintre – Mickaël Doucet et une photographe – Cerise Doucède qui s’interrogent tous deux sur l’imaginaire et le réel, le visible et l’invisible en projetant à travers deux médiums différents, la photographie et la peinture, l’invisible comme présence ou absence.
- Dans cette série intitulée « Égarements » Cerise Doucède a voulu illustrer visuellement un panorama varié de petites hallucinations quotidiennes dont nous pouvons tous être les protagonistes, c’est à dire les moments où l’on décroche, où l‘on commence à penser à autre chose, à rêver. Les personnages sont vides en apparence, éteints mais leur esprit est pourtant en pleine ébullition, ils projettent alors sur les décors et les objets leurs fantasmes, obsessions ou leurs peurs. L’imaginaire prend alors le pas sur la réalité, l’invisible devient visible. Autour d’eux les objets prennent vie, comme par magie ils s’envolent, s’entassent, se regroupent. Ces projections de pensées permettent alors aux personnages de se déconnecter un instant de la monotonie de leur quotidien et de prendre la vie avec plus de légèreté. Chaque photo est en rapport direct avec la personne et son univers.
La série intitulée « Villégiatures » de Mickaël Doucet présente des intérieurs de villas contemporaines vidées temporairement de ses habitants. Des objets laissés pour compte ici et là, quelque peu énigmatiques, acheminent le spectateur vers une histoire extraite de sa propre imagination. Les juxtapositions d’images actuelles et de représentations fictives incitent le spectateur à se retrancher dans l’entre deux. Le spectateur est ainsi plongé à mi-chemin entre le passé et le futur tant au niveau narration qu’au niveau pictural. L’harmonie picturale de chaque toile révèle à la fois des phases contemporaines avec ses objets design et des phases anciennes au travers de ses paysages influencés par les peintres flamands. Cette perception étrange accentuée par le travail de la perspective, du plein et du vide magnifié par ses piscines à contre pied de David Hockney renforce le sentiment d’aliénation qu’on éprouve face à ses œuvres.