
La peinture tout au long de son histoire nous a habitué à ses divers usages : symboliques, religieux, historiques, idéologiques…. L’artiste, le peintre, face à cette longue et complexe histoire fait un choix, adopte une posture. Marcel Polin a choisi. C’est un peintre iconographique plutôt qu’iconologique, un néo formaliste ; l’image, la représentation, il n’en use que formellement.
Fond, forme, couleur, dessin, surface créent son vocabulaire et sa mise en pratique. Marcel Polin s’inscrit entre tradition et modernité : Tradition par la fidélité au tableau comme fenêtre, trouée, mise en abîme.
Sa modernité est de fait, par sa posture critique. Marcel Polin, quand à son travail, procède de façon intuitive, cherche la première impulsion, la première trace, le premier élément qui induira une forme, un pattern. Le travail se poursuit par recouvrements successifs, forme de repentir dont il ne reste plus trace. En cela, Marcel Polin, ne s’intéresse que très peu à la texture car ces recouvrements créent la leur. L’illusion tridimensionnelle que montrent ses derniers tableaux, ne contredit en rien la planéité de la surface de la toile. Ceux-ci se présentent sous l’aspect illusoire de grands pliages de l’espace. Un réseau de lignes vient appuyer, se superposer ou contredire, les plis et replis de ces champs colorés et géométriques. La couleur, sa saturation, sa luminance participent fortement à cet effet.
Pour Marcel Polin, excellent coloriste, la couleur n’est pas une science, mais une intuition, une expérience, une forme de pensée.