
» Violence » : Acte brutal, action d’une force non retenue, par la force…Ainsi se définit la violence dans les dictionnaires. Ordinaires, ou non, les violences sont le fait de l’expression d’une force, de ce qui ramène au corps qui s’agit par delà la retenue. Et la femme en est souvent la première victime, l’enfant aussi, et enfin l’homme. Et n’ayant que les images, ou presque, pour le dire, j’ai voulu faire appel à la retenue visuelle pour stimuler l’esprit, ce qui retient ou peu retenir ce qui est violence par delà le corps. Et de lien en pensées, tirer le fil de l’esprit que l’on nourrit non plus de violences, celles de l’ordinaire, d’aujourd’hui, mais par la culture, les arts, l’étrangeté, la surprise.
En violences, il y a viol, cet acte de négation de la personne humaine, de son libre arbitre, chaque jour il s’en commet plus de 900 dans le monde.Chaque vêtement/peau laissé, lapidé, arraché, déchiré offre à chacun de s’en habiller pour ressentir la violence, la faire sienne.Bien qu’elle soit immuable, principe absolument humain, la partager par ses photos oblige le spectateur à s’immiscer, s’approprier ce corps par un glissement progressif, loin de la monstration crue.
Les Nombres, Les Juges, le Deutéronome qui ponctuent le récit biblique offrent des scène de violences rares justifiant tous les crimes au nom du sacré. Un sacré qui se nourrit de ses violences, qui aurait besoin de la violence pour s’exercer, transcender chacun dans une unité retrouvée. Ce fut le cas au temps anciens : Nombre 15.35 L’Éternel dit à Moïse: Cet homme sera puni de mort, toute l’assemblée le lapidera hors du camp. Nombre 15.36 Toute l’assemblée le fit sortir du camp et le lapida, et il mourut, comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse.
C’est le cas aujourd’hui ou les guerres sacrées produisent un état de violences dont la profondeur ne cesse de croître. Les images de cette série, habits, vêtements, seuls, immaculés puis progressivement maculés sont le corps de chacune, chacun, effacé derrière ce tissu souillé. Un corps dont on peut imaginer le processus de disparition par les traces accumulées par la violence.