
Les portraits que Cécile Decorniquet propose dans ses séries se jouent des limites de la représentation et nous font partager un monde onirique empreint de fantaisie et de poésie. À l’encontre du regard mélancolique, l’artiste habille, grime ces petites filles, les fait poser à la manière des grandes dames victoriennes. L’espièglerie qui s’en dégage lance un défi au spectateur. Son univers qui mélange à la fois les grands portraits de la peinture primitive flamande, de la peinture baroque espagnole et de toute évidence les photographies d’Alice Liddell de Lewis Carroll, est trompeur. Une forme d’irréalité entoure ces visages qui, du coin de l’œil, nous jettent un regard narquois. Là où la photographie imprime une forme de réalité, Cécile détourne sa fonction initiale, nous donne à voir une figure fantasmée de l’enfance et nous révèle un monde surréaliste, comme si nous étions passés de l’autre côté du miroir. Laetitia Guillemin
The portraits that Cécile Decorniquet presents in her series play with the limits of representation and share a dreamy world full of fantasy and poetry. Unlike the melancholic gaze of her Models, the artist dresses these little girls up, in the manner of tall Victorian ladies. The playfulness that radiates from the photos, challenges the viewer. Decorniquet’s universe, which mixes both the great portraits of Flemish and the Spanish Baroque paintings as well as the photographs of Alice Liddell by Lewis Carroll, is misleading. A form of unreality surrounds those faces who cast a cunning glance at us from the corner of their eyes. While photography captures a form of reality, Cécile abstracts this original function, allowing us to see a fantasized figure of childhood, revealing a surreal world as if we had passed on to the other side of a mirror. Laetitia Guillemin